Deux heures d’avion nous séparent du centre rouge et pourtant le changement est radical. Après les paysages arides nous plongeons dans un univers de verdure. Une chaleur humide nous accueille, les températures oscillent entre 30 et 35° mais c’est une bouffée de fraîcheur après les chaleurs torrides du centre. Nous sommes dans le Queensland, l’état du soleil par excellence mais c’est la saison des pluies et des averses viennent perturber nos journées.
Nous logeons à Cairns dans notre nouveau van. Ici, comme sur une grande partie de la côte, les plages sont envahies par la mangrove et les marais. Résultat, pas de belles plages de sable blanc mais des plages vaseuses et propices à l’attaque des crocodiles... La chaleur incite pourtant à la baignade !
Pour palier à l’absence de plage, la mairie a fait construire un "lagon" qui n’est autre qu’une immense piscine publique gratuite, des équipements sportifs et des aires de pique-nique. Une promenade de bois de 2 km a été également aménagée le long du rivage pour observer les oiseaux. Nous profitons des lieux et je dois dire que ce n’est pas désagréable !
Cette ville touristique mais très plaisante est située à la rencontre de deux écosystèmes d’une extraordinaire beauté et diversité : la forêt tropicale millénaire et la grande barrière de corail. Toutes deux sont classées au patrimoine mondial de l’humanité.
La barrière de corail... Cette 8éme merveille du monde, qui se voit depuis la Lune, est le plus grand récif corallien existant. Pour nous y rendre nous rejoignons Port Douglas. Les 75 km de route sinueuse longe la côte bordée de belles plages désertes.
C’est à Port Douglas que la barrière de corail est la plus proche du continent... Proche si l’on veut puisqu’elle se trouve tout de même à plus d’une heure de la côte en bateau.
Les excursions sur cette barrière sont hors de prix mais nous ne reviendrons certainement jamais dans cette partie du monde. Il serait vraiment dommage de ne pas y aller ! Le choix de notre compagnie est vite fait... Pas trop cher, pas trop de monde. Au programme, snorkeling dans trois sites différents et buffet "fraîcheur" pour le déjeuner.
Nous partons pour la journée, le plafond nuageux est très bas et nous espérons échapper à la pluie.
Nous arrivons sur le premier site après plus d’une heure de navigation. Avant de plonger au beau milieu de cet océan nous devons nous transformer... Eh oui, en plus d’être la saison des pluies c’est la saison des wets… La saison des méduses. Les brûlures affligées par la box jellyfish ou l’irukandji, deux espèces différentes de méduses, peuvent être mortelles. Pour se prémunir de ses bestioles foudroyantes nous nous équipons de combinaisons intégrales en lycra. Cette combinaison nous couvre de la tête aux pieds même les mains sont protégées !
Nous voilà fin prêt, transformés en télétubbies. Nous nous jetons sans tarder dans l’eau pour admirer les fonds marins. La beauté du spectacle s’intensifie au fils des plongées.
Le dernier site est tellement splendide que nous n’entendons pas retentir l’alarme nous demandant de remonter à bord… Nous sommes à trois… Seuls… Au milieu de l’océan parmi les coraux, les poissons et les requins. Le personnel du navire vient nous rappeler à l’ordre à bord du canot de sauvetage. Oups ! Désolés, nous étions si bien…
Damien et moi sommes enchantés de cette journée. Clément est un peu déçu, il préfère l’intimité de Lifou… Il n’a pas tort !
Le lendemain direction la jungle, la forêt tropicale… La Rainforest. On peut la découvrir en funiculaire, suspendu à seulement quelques mètres au dessus de la canopée. Ca doit être une expérience géniale mais on s’en passera. Nous explosons le budget initialement prévu pour l’Australie. Il faut qu’on se calme… Il faut qu’on se calme !
Nous partons découvrir la jungle tropicale de l’intérieur. Les gorges de Mossman se trouve à l’orée du parc national de Dantree.
C’est l’un des plus anciens sanctuaires naturels de la planète. L’épaisse forêt tropicale borde la rivière et Clément ne peux pas s’empêcher de chercher de l’or dans les petits cours d’eau… J’attends toujours ma pépite !
Au cœur de la forêt la végétation est exubérante, elle est composée de lianes, de fougères, de palmiers et de draperies végétales.
nous passons plus de deux heures à nous balader et nous faire dévorer par les moustiques… Ouhh les moustiques ! C’est comme les mouches du Centre... Ca t'fout les nerfs… Ils sont envahissants et voraces ! Ici le format des produits anti-moustiques ressemble à celui des bombes désodorisantes chez nous, c’est vous dire la consommation de ce genre de produit dans cette région..Notre soirée sera consacrée au grattage des boutons !
La journée qui suit est réservée aux devoirs et au repos. Le camping est calme, il est noyé dans la végétation et beaucoup d’oiseaux y ont trouvé refuge.
Le lendemain nous faisons route vers le sud, il nous faut parcourir les 1750 km qui nous séparent de Brisbane. Le trajet est difficile, il pleut et la visibilité est mauvaise. Les 200 km que nous venons de parcourir nous ont paru une éternité... Combien de temps mettrons-nous pour rejoindre Brisbane ?
Nous nous arrêtons à Wallaman Falls, cette chute d’eau de 305 mètres, est l’une des plus grandes d’Australie. Nous repartons un peu déçus car le sentier qui mène au pied de cette chute est fermé.
La route que nous empruntons pour repartir a été baptisée "the bouse road" par Clément. Une route minée de bouses de vaches qu’il est quasi impossible d’éviter. Je suspecte même Damien de les pulvériser par plaisir… Juste pour entendre Clément rire du caca qui s’éclate sur la carrosserie..."Allez papa, encore une c’est trop rigolo!"... Le plus dur est à venir… Traîner l’odeur de crotte jusqu’à la prochaine étape !