Je ne pense jamais avoir eu aussi chaud de ma vie…Peut être que si, dans le désert marocain, le thermomètre affichait alors 53° !
Nous sommes dans le désert australien, le cœur de l’Australie… Le centre rouge est brulant, comme enflammé par le soleil. Ce soleil qui ne demande qu’à carboniser nos peaux pourtant déjà brunies par nos expositions précédentes. Le vent qui souffle parfois est trop chaud, il nous pique, nous rougit les yeux… Pas de répit, même la nuit les températures restent élevées… C’est à la limite du supportable. Dire qu’en hiver les températures nocturnes de ce même désert peuvent descendre en dessous de zéro degrés !
Au milieu de ce désert Alice Spring, petite ville encaissée entre de basses collines. A peine arrivés à l’aéroport nous prenons possession de notre van… Un van quasi neuf puisqu’il affiche moins de 25 000 km au compteur. C’est bien mais stressant car tu sais qu’à la moindre bavure les mecs ne te ferons pas de cadeaux !
Dès le lendemain nous prenons la route vers le sud et traversons des plaines désertes. Sur des milliers de kilomètres carrés une brousse torride aux sables ocre. Tout semble laisser croire qu’il n’y a pas âme qui vive sur ses étendues arides, pourtant des tribus d’Aborigènes n’ayant encore jamais été en contact avec la civilisation européenne y on été découvertes il y a peu de temps.
Après quelques heures de trajet nous atteignons enfin Kings Canyon.
C’est une profonde faille atteignant 270m, un endroit vertigineux en plein désert, une gorge imposante de toute beauté. Nous nous levons aux aurores afin d’entreprendre une petite randonnée de trois heures, the Kings canyon rim walk. Ce circuit permet de faire le tour du canyon. C’était une très bonne idée de partir tôt, la chaleur devient très vite insupportable et je pense qu’il est inconscient d’entreprendre cette randonnée après 10 heures du matin.
Dans le désert Australien il y a deux choses insupportables : la chaleur, mais ça vous l’avez bien compris, et les mouches… Des dizaines de mouches qui viennent se poser et te sucer le pourtour de la bouche ou des yeux… j’ai parfois l’impression d’être une vache ou une jument ! "Et maman on dirait une ponette"… C'est toujours agréable de se l'entendre dire ! Les australiens font un carton avec la vente de chapeaux/moustiquaire intégrée. Nous nous contenterons de les chasser non pas avec les oreilles ou la queue comme certains mammifères mais avec des mouvements très désordonnés de nos mains, nos bras, nos jambes ou notre tête (même si je suis capable de bouger mes oreilles, elles sont trop petites et n’ont aucune utilité lorsqu‘il s‘agit de virer les mouches ! ). Après ce gobage de mouches intensif, il nous tarde de rentrer au camping afin de piquer une petite tête in the swimming pool ! C’est bien le seul endroit où l’on se sent au frais dans ce désert !
A 450 km d’Alice Springs, Ayers Rock est le site le plus extraordinaire d’Australie. Cette montagne monolithe trône en plein milieu du continent Australien. Ce gros caillou rouge est visible de très loin, il dresse sa silhouette au-dessus de la plaine. Ce site sacré pour les Aborigènes fait plus de 9km de circonférence et 348m de haut. il est vieux d’environ 600 millions d’années.
Voir ce rocher sacré c’est un peu comme voir le Machu Picchu ou les Moais de l’île Pâques… On ressent des choses… Des sensations inexplicables…
En fonction de l’inclinaison du soleil l’ Uluru peut prendre des teintes très changeantes. Nous venons le voir aux différentes heures de la journée et cela nous rejouit… Ca se voit non ?
Un peu plus loin, moins connus pourtant tout aussi magnifiques, les Olgas ou Kata Tjuta.
Ces 36 dômes de grès rouge étendus sur 35 km2 seraient, selon les Aborigènes, des géants pétrifiés. Là aussi le spectacle est grandiose et on ne se lasse pas de le contempler.
Plusieurs petites randonnées sont possibles aux alentours de ces deux sites extraordinaires. La chaleur écrasante interdit l’ascension de l’Uluru mais de toute façon, par respect pour les Aborigènes et leurs croyances, nous n’y serions pas montés.
Après quelques jours inoubliables passés au plus près de ces formations rocheuses nous reprenons la route vers Alice Spring. Cette "retraversée" du désert est loin d’être monotone. La faune est variée : lézards, oiseaux, kangourous et dromadaires agrémentent les paysages effarants... La végétation change au cours des kilomètres, les nuages paraissent comme suspendus dans le ciel.
Nous croisons énormément de "Road Train" ou trains de la route. Des camions gigantesques qui traversent le désert avec à leur cul 3, 4 voir 6 remorques. Ils peuvent atteindre 60m de longueur et leurs réservoirs peuvent contenir jusqu‘à 2 000L de carburant.
Nous ne comptons plus les kangourous fauchés par ces monstres de la route.
Heureusement il y en a beaucoup en Australie et nous avons la chance d’en croiser à plusieurs reprises. Certains viennent même nous rendre visite dans le camping !
Nous passons notre dernière nuit à dégouliner dans notre van non climatisé, demain nous nous envolons pour Cairns où un climat tropical nous attend… Ca ne peut pas être pire qu’ici ?