VADROUILLE À 3 AUTOUR DU MONDE

Il est tombé beaucoup de pluie ces derniers jours et nous craignons que la Bruce Highway ne soit fermée... Le Queensland est très fréquemment victime d’inondations qui causent  la fermeture de certains axes routiers. Il ne nous reste pas moins de 1300 km jusqu’à Brisbane alors nous décidons de rouler toute la journée. Nous pouvons constater qu’effectivement les terres sont noyées sous les eaux mais la route n’est pas coupée.

Les 800 km que nous parcourons sont longs et très monotones… Des plaines, des forêts d’eucalyptus…. Des plaines…. Des eucalyptus… Oh ! Des plaines…Ah ! Des eucalyptus… Mais des eucalyptus mais avec des koalas !

Nous roulons plus de 10 heures, j’ai pris le siège central… Le siège de secours…. Le siège qui craint !  L’assise est très dure mais ce n’est qu’un détail, mes genoux sont collés au tableau de bord et ma tête effleure le plafond ( ça, t’as qu’à pas être si grande qui m’dit! ) Le problème c’est qu’en cas de choc t’es sûre de t’éclater le crâne. Deux possibilités :  explosion du crâne sur le pare-brise car c’est une ceinture ventrale qui te maintient ( ton cul reste collé au siège et le reste va où il veut ) ou explosion du crâne sur la gazinière à l’arrière du véhicule car le dossier ne monte pas plus haut que les omoplates. Nous arrivons sans encombre sur Bundaberg à la nuit tombée. Cette ville, centre industriel de la canne à sucre, est sans intérêt mais nous sommes éreintés, fracassés, courbaturés. Nous prenons le premier camping venu et tombons de fatigue. Le réveil est difficile pour Clément, il souffre d’une otite. La douleur est si intense qu’il lui est presque impossible d’ouvrir la bouche Résultat : traitement antibiotique local chez un petit garçon très chonchon avec interdiction de mettre la tête dans l’eau durant plusieurs jours… Ça ne va pas être rigolo ! 

Les trois jours suivants, nous poursuivons doucement la route et longeons la Sunshine Coast. D’abord, Hervey bay où clément profite du ponton et de la mer sans vagues et sans méduses. Nous n’irons pas à Fraser Island, île magnifique située au large de cette ville… Le budget nous l’interdit !

Puis Maroochydore …Sa grande plage et ses surfeurs… "eh maman, on dirait Berck en moins bien… Ici tu peux même pas pêcher la crevette !"… C’est vrai que Berck n’a rien à envier à the Sunshine Coast australienne… Les beaux surfeurs? La température de l’eau? Le soleil peut être?  Bon d’accord c’est Berck en mieux !

Enfin Brisbane et notre dernière nuit en camping… Une nuit coûteuse et bruyante ! 

Nous avons adoré Sydney, la faune australienne et surtout le centre rouge mais nous avons été un peu déçus de la côte Est. Il est vrai qu’après la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie cette côte peut sembler très fade ! Le dollar australien est fort et le coût d’un séjour dans ce pays est exorbitant…Nous le savions. Nous avons limité les excursions et même parfois nous nous en sommes privés pourtant  le budget prévu est très légèrement dépassé ( 5% du budget Australie)

Nous quittons l’Australie, l’Océanie et du même coup l’hémisphère sud… Nous rejoignons le dernier continent de notre tour du monde… L’ASIE

Deux heures d’avion nous séparent du centre rouge et pourtant le changement est radical. Après les paysages arides nous plongeons dans un univers de verdure. Une chaleur humide nous accueille, les températures oscillent entre 30 et 35° mais c’est une bouffée de fraîcheur après les chaleurs torrides du centre. Nous sommes dans le Queensland, l’état du soleil par excellence mais c’est la saison des pluies et des averses viennent perturber nos journées.

Nous logeons à Cairns dans notre nouveau van. Ici, comme sur une grande partie de la côte, les plages sont envahies par la mangrove et les marais. Résultat, pas de belles plages de sable blanc mais des plages vaseuses et propices à l’attaque des crocodiles... La chaleur incite pourtant à la baignade !

Pour palier à l’absence de plage, la mairie a fait construire un "lagon" qui n’est autre qu’une immense piscine publique gratuite, des équipements sportifs et des aires de pique-nique. Une promenade de bois de 2 km a été également aménagée le long du rivage pour observer les oiseaux. Nous profitons des lieux et je dois dire que ce n’est pas désagréable !

Cette ville touristique mais très plaisante est située à la rencontre de deux écosystèmes d’une extraordinaire beauté et diversité : la forêt tropicale millénaire et la grande barrière de corail. Toutes deux sont classées au patrimoine mondial de l’humanité.

La barrière de corail... Cette 8éme merveille du monde, qui se voit depuis la Lune, est le plus grand récif corallien existant. Pour nous y rendre nous rejoignons Port Douglas. Les 75 km de route sinueuse longe la côte bordée de belles plages désertes.

C’est à Port Douglas que la barrière de corail est la plus proche du continent... Proche si l’on veut puisqu’elle se trouve tout de même à plus d’une heure de la côte en bateau.

Les excursions sur cette barrière sont hors de prix mais nous ne reviendrons certainement jamais dans cette partie du monde. Il serait vraiment dommage de ne pas y aller ! Le choix de notre compagnie est vite fait...  Pas trop cher, pas trop de monde. Au programme, snorkeling dans trois sites différents et buffet "fraîcheur" pour le déjeuner.

Nous partons pour la journée, le plafond nuageux est très bas et nous espérons échapper à la pluie.

Nous arrivons sur le premier site après plus d’une heure de navigation. Avant de plonger au beau milieu de cet océan nous devons nous transformer... Eh oui, en plus d’être la saison des pluies c’est la saison des wets… La saison des méduses. Les brûlures affligées par la box jellyfish ou l’irukandji, deux espèces différentes de méduses, peuvent être mortelles. Pour se prémunir de ses bestioles foudroyantes nous nous équipons de combinaisons intégrales en lycra. Cette combinaison nous couvre de la tête aux pieds même les mains sont protégées !

Nous voilà fin prêt, transformés en télétubbies. Nous nous jetons sans tarder dans l’eau pour admirer les fonds marins. La beauté du spectacle s’intensifie au fils des plongées.

Le dernier site est tellement splendide que nous n’entendons pas retentir l’alarme nous demandant de remonter à bord… Nous sommes à trois… Seuls… Au milieu de l’océan parmi les coraux, les poissons et les requins. Le personnel du navire vient nous rappeler à l’ordre à bord du canot de sauvetage. Oups ! Désolés, nous étions si bien…

Damien et moi sommes enchantés de cette journée. Clément est un peu déçu, il préfère l’intimité de Lifou… Il n’a pas tort !

Le lendemain direction la jungle, la forêt tropicale… La Rainforest. On peut la découvrir en funiculaire, suspendu à seulement quelques mètres au dessus de la canopée. Ca doit être une expérience géniale mais on s’en passera. Nous explosons le budget initialement prévu pour l’Australie. Il faut qu’on se calme… Il faut qu’on se calme !

Nous partons découvrir la jungle tropicale de l’intérieur. Les gorges de Mossman se trouve à l’orée du parc national de Dantree.

C’est l’un des plus anciens sanctuaires naturels de la planète. L’épaisse forêt tropicale borde la rivière et Clément ne peux pas s’empêcher de chercher de l’or dans les petits cours d’eau… J’attends toujours ma pépite !

Au cœur de la forêt la végétation est exubérante, elle est composée de lianes, de fougères, de palmiers et de draperies végétales.

nous passons plus de deux heures à nous balader et nous faire dévorer par les moustiques… Ouhh les moustiques ! C’est comme les mouches du Centre... Ca  t'fout les nerfs… Ils sont envahissants et voraces ! Ici le format des produits anti-moustiques ressemble à celui des bombes désodorisantes chez nous, c’est vous dire la consommation de ce genre de produit dans cette région..Notre soirée sera consacrée au grattage des boutons !

 La journée qui suit est réservée aux devoirs et au repos. Le camping est calme, il est noyé dans la végétation et beaucoup d’oiseaux y ont trouvé refuge.

Le lendemain nous faisons route vers le sud, il nous faut parcourir les 1750 km qui nous séparent de Brisbane. Le trajet est difficile, il pleut et la visibilité est mauvaise. Les 200 km que nous venons de parcourir nous ont paru une éternité... Combien de temps mettrons-nous pour rejoindre Brisbane ?

Nous nous arrêtons à Wallaman Falls, cette chute d’eau de 305 mètres, est l’une des plus grandes d’Australie. Nous repartons un peu déçus car le sentier qui mène au pied de cette chute est fermé.

La route que nous empruntons pour repartir a été baptisée "the bouse road" par Clément. Une route minée de bouses de vaches qu’il est quasi impossible d’éviter. Je suspecte même Damien de les pulvériser par plaisir… Juste pour entendre Clément rire du caca qui s’éclate sur la carrosserie..."Allez papa, encore une c’est trop rigolo!"... Le plus dur est à venir… Traîner l’odeur de crotte jusqu’à la prochaine étape !

Nous sommes dimanche Marie et Zoé nous déposent à l’aéroport international de Nouméa. C’est l’occasion de nous voir une dernière fois.

Nous arrivons comme prévu vers 15 heures en Australie.

L’Australie, vous le savez sans doute déjà, est une "île/continent" immense. Elle a une superficie de quatorze fois la France. C’est vous dire qu’en à peine un mois nous ne verrons pas grand-chose de ce pays bien trop grand et de toute façon bien trop cher !

Nous venons d’atterrir à Sydney, j’ai réservé une chambre triple dans une auberge de jeunesse, on appelle cela un hôtel backpackers (hôtel pour les voyageurs avec sac à dos) Je les appelle pour prévenir de notre arrivée. "Ok, une navette arrive dans quelques minutes"... Un long moment plus tard nous sommes toujours sur le parking de l’aéroport à faire le pied de grue ! Après un ultime coup de téléphone l’employé de l’auberge nous suggére de prendre un taxi car il est maintenant trop tard pour la navette. Cool ! Ca fait seulement deux heures que l’on glandouille sur le parking ! Ce n’est pas fini, à peine nos sacs déposés, nous apprenons que la réservation de notre chambre n’a pas été prise en compte... Un oubli... Une négligence... Une maladresse... Une étourderie... Bref, une erreur ! Heureusement, je réserve les dortoirs ou les chambres d’hôtel via internet sur un site spécialisé. Depuis l’Argentine je fonctionne de cette manière. D’abord les prix sont de 10% moins chers et en cas de problème les gérants sont en général aux petits soins pour les clients. Ils savent qu’après notre passage nous avons la possibilité de laisser une évaluation. Une très mauvaise note peut réellement faire chuter leur taux de fréquentation.

 L‘Original Blackpacker Hotel a frappé fort... Très fort ! Le gérant décide de nous rembourser le taxi, nous offrir la connexion internet (qui est excessivement chère en Australie ) et incroyable, il nous fait cadeau d’une nuit sur les deux passées dans son hôtel. A 80 euros la nuit je peux vous dire qu’on a vite retrouvé le sourire ! ( j’vous ai prévenu, c’est cher l’Australie)

Cette auberge se situe dans le quartier "The King Cross", un quartier animé, chaud mais tranquille. Certains magasins sont ouverts 24h/24h. The Cross est le mini Pigalle de Sydney ( pas d’inquiétudes les mamies, nous enfermons Clément dans la chambre à partir de 21 heures). Ce quartier est à proximité du centre ville de Sydney et nous préférons marcher qu’emprunter les transports en commun… Nous partons à la rencontre de cette ville immense.

C’est vrai, Sydney est une grande ville mais on s’y sent vraiment bien. Il fait beau, partout il est possible de se détendre en terrasse. C’est une ville dynamique et vivante. C’est la première fois, depuis notre tour du monde, que je m’imagine vivre dans une ville. Certainement parce qu’elle possède d’innombrables parcs et jardins, une baie splendide, le soleil et la mer.

Nous passons la journée entière à flâner dans les rues

Les vieux bâtiments côtoie les buildings modernes et les centres commerciaux

Nous nous déplaçons en ferry dans la baie et découvrons l’étrange forme en portemanteau de Harbour Bridge. Ce pont, vieux de 80 ans, fait passer le trafic du centre des affaires au nord de la ville.

L’incomparable architecture de l’Opera House, mondialement connu pour la forme de sa toiture comparée aux voiles d’un navire ou d’un coquillage.

 L’architecture de l’Opera est magnifique vu sous n’importe quel angle Il est l’œuvre d’un architecte danois, Jorn Utzon qui ne vit jamais l’achèvement de sa construction tant celle-ci se révéla longue et difficile ( 16 ans de travaux ). Il aurait couté 14 fois le prix initialement prévu… Ah y peut être beau !

Pour Clément qui, disons le, se fout royalement de l’architecture australienne, nous passons un long moment à l’aquarium, c’est un peu le Nausicaa de Boulogne sur mer à l’américaine. Ici le nombre et la taille des aquariums sont impressionnants. Nous y observons des dugongs, différentes espèces de requins et évidemment une multitude de poissons.

Si l’on aime la vie sous marine, l’aquarium de Sydney est un endroit merveilleux et magique !

A peine arrivés nous devons repartir pour de nouvelles aventures… Nous sommes ravis de ce séjour trop court dans cette ville.

Sydney est, je pense, un incontournable de l’Australie