Dimanche, 6 heures, nous nous levons et rejoignons l’aéroport en métro et en bus...
J’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette scène... J’ai déjà vécu cette scène et pas plus tard qu’hier ! Ce n’est pas excités mais angoissés que nous arrivons à l’aéroport. Nous savons que le vol est complet. Nous attendons sagement guichet 84... Le but ? Il faut que trois clampins loupent l’heure d’enregistrement du vol LAN 142 pour prendre leurs places. C'était nous les trois clampins hier et on a fait trois heureux !
1 heure d’attente... 1h15... 1h30... Nous patientons toujours au 84... 1h40, l’hôtesse nous fait signe. C’est bon ! Ils sont arrivés en retard. Cette fois NOUS sommes les trois heureux ! Nous décollons enfin pour l’île de Pâques !
Six heures plus tard nous sommes accueillis par Marta et Roger propriétaires du camping où nous logerons une semaine.
Un petit camping fort sympathique équipé d’une énorme cuisine hyper clean très pratique pour préparer la tambouille. De notre emplacement nous traversons la petite route côtière pour observer les vagues s’écraser sur les roches noires.
Qui ne connaît pas l'île de Pâques, isla del Pascual ou Rapa Nui... Malgré son isolement et sa surface très réduite, l’île de Pâques est paradoxalement l’un des sites les plus connus au monde. Nous sommes tombés sous le charme de cette île perdue. Ce n’est pas seulement une île magnifique qui affiche des airs très polynésiens avec plantés de-ci de-là quelques monolithes âgés de presque 1500 ans. Rapa Nui est surtout une terre capable de soulever des émotions... Des émotions qui nous envahissent, nous bousculent et nous touchent au plus profond de nous.
J’aurai aimé vous parler de son histoire et de ses légendes mais clément, passionné par cette île, souhaite écrire un article qui j’espère arrivera très vite.
Notre première journée s‘écoule tranquillement. Rapa Nui ne possède que deux plages, l’une d’elles se trouve au centre de l’unique village. Malgré la fraîcheur de l’eau Clément et Damien s’y baignent en compagnie de tortues marines.
Un peu plus tard nous nous installons près du petit port pour une partie de pêche "Eh maman, j’ai eu une dizaine de touches... Mais à la fin j’ai rien eu !" Ca tombe bien, je n'ai pas encore allumé le barbecue... Moi qui comptais sur toi pour nous nourrir ce soir, ce s’ra nouilles pour tout le monde. On peut pas compter sur toi loulou !
Dès le lendemain nous louons un 4x4 pour trois jours. Nous parcourons les routes de l’île à la rencontre des Moaïs. Ils sont élevés, pour la plupart, en bord de mer, les yeux tournés vers l’intérieur des terres. Ces statues personnifiaient les ancêtres fondateurs de chaque clan. On en recense environ 900 mais certaines seraient encore enterrées. Elles sont placées sur différents Ahu (plates-formes cérémonielles qui servaient de centre religieux et sociaux des clans) .
C’est prodigieux d’être là devant elles. Il émane de ces sites une sorte de quiétude, de force spirituelle. Un peu comme au Machu Pichu... A croire que les pierres ont une mémoire. C’est peut être lié au passé de cette terre, à la richesse de ses civilisations passées, son histoire, ses guerres et ses légendes.
Rapa Nui c’est également des volcans... de splendides volcans...
Le Rano Kau.
Un spectacle de toute beauté. Ce volcan sorti des entrailles de la terre a plus de 2,5 millions d’années. Son cratère est impressionnant puisqu’il mesure 1600 m de large et 200 m de profondeur. Au fond, des dizaines de petits lacs couverts de joncs. Nous nous promenons sur la crête et profitons du magnifique panorama qui s'offre à nous.
Le mont Terevaka
C’est à cheval que nous le découvrons. Cinq heures de randonnée pédestre pour monter sur le point culminant de l’île (510 m) et même pas mal aux fesses ! Nous aurions dû jouir d’un panorama superbe malheureusement la pluie tombe sans discontinuer durant plus de 2 heures. Evidemment nous n’avions pas prévu ce changement de temps et c’est trempés comme des souches que nous terminons cette ballade. Malgré cela nous avons apprécié notre chevauchée fantastique à travers les étendues sauvages.
Notre volcan préféré, le gagnant, le premier, le winner, le champion toutes catégories...
Le Rano Raraku.
C’est le volcan qui servit de carrière à presque tous les Moaïs de l’île. Sur ses deux versants près de 400 statues inachevées, abandonnées, en cours de transport ou cassées... Elles sont partout, toutes différentes… Grandes ou petites, fines ou trapues, avec de petites ou de longues oreilles, un nez plat ou en trompette...
Dispérsés sur les pentes on peut voir un demi-corps, un visage ou juste un nez déborder de la végétation.
Un peu plus haut se dessinent les premières carrières, certains Moaï sont presque terminés d’autres à peine commencés.
Et puis nous nous rendons au cœur du volcan... Waouh, c’est merveilleux ! Alors qu’une horde de chevaux dévale les versants du cratère nous découvrons un décors sublime. Un lac frangé de joncs gît au fond du cratère. Sur les côtés, clairsemés, des Moaî abandonnés.
Nous sommes seuls, il n’y pas un bruit à part le piaillement des oiseaux. Une équipe d’archéologues présent sur le terrain nous invite à observer leur travail de fouille.
Nous avons beaucoup de mal à quitter cet endroit magique, à notre avis l’un des plus beau de l’île.
Mais Rapa Nui c'est aussi des paysages à couper le souffle, des dizaines de cônes volcaniques, des tunnels de lave, une côte sauvage sur laquelle s'éclatent avec force les rouleaux du Pacifique, des étendues où paissent en toute liberté chevaux ou vaches et surtout des habitants très accueillants.
C'est triste que nous quittons ce monde envoûtant...Sur nous, la magie de Rapa Nui a opérée... C’est sûr, un jour nous reviendrons...