Le réseau routier et le confort des bus cambodgiens nous incitent à faire le voyage en deux jours jusqu’à Siem Reap et nous verrons que nous avions eu raison ! Le trajet en bus est pénible et long... Il commence par près de trois heures d’attente au poste frontière ( à croire que les horaires sont juste là pour rassurer les touristes ) et cinq heures de bus pour arriver à la nuit tombée à Kratie... Une nuit d’horreur... Une nuit de tuerie... Il est environ une heure du matin lorsque nous sommes réveillés par des petits bruits... Des petits claquements. Damien ouvre la lumière... Des dizaines de sauterelles énormes sont passées sous la porte d’entrée et ont envahi la chambre, c’est un cauchemar! Je me retiens pour ne pas hurler (ben c’est la nuit quand même ! ), nous nous planquons sous les draps... Elles sont monstrueuses et bondissent partout... Y’a pas grand chose qui me dégoûte mais là c’est plus fort que moi, elles sont énormes et écœurantes ! Damien colmate les points de passage puis, armé de sa tong, commence le massacre. Chaque coup de savate donne lieu à un craquement immonde et laisse un cadavre sur le carrelage, c'est épouvantable ! Au matin, nous rendons la chambre dans un état pitoyable puis reprenons la route.
Dix heures de trajet. D’abord en van sur les routes défoncées... Enchaînement de beaux paysages, villages sur pilotis, maisons khmères, champs de manioc et rizières... Le conducteur est un obsédé, un maniaque, un détraqué du klaxon... Un chien, une vache ou une chèvre il klaxonne... Un passant, un vieux ou un enfant il klaxonne... Un tracteur, un vélo ou un scooter il klaxonne... Rien ou pas grand-chose, il klaxonne... C’est usant !
Trois heures plus tard, la tête explosée, nous sommes déposés pour un changement de bus dans une sorte de relais routier à l’asiatique. Les déchets, la puanteur et la crasse côtoient les stands de vendeurs de fruits, de plats cuisinés et de boissons rafraîchissantes. Nous tentons un plat typique qui, ma foi, nous paraît appétissant. Ça semble être une boule de pain farcie avec une préparation à base de viande de porc, le tout cuit à la vapeur... Humm, ça donne envie ! Je veux vous épargner les détails et des trucs dégueulasses on en a déjà mangé mais là c’est le summum... Pas de doutes, nos goûts culinaires sont très différents !
Nous patientons sous une chaleur accablante au milieu de ce "souk" pour enfin prendre le bus. Comme souvent, il est déjà plein et nous devons nous installer sur de petits tabourets au milieu de l’allée, heureusement pour nous changer les idées il y a le karaoké qui nous hurle dans les oreilles... Un vrai bonheur !
Nous arrivons enfin à Siem Reap... Là un autre défi nous attend. Le bus stationne dans la gare routière et nous voyons s’agiter derrière les vitres des dizaines de rabatteurs. Nous descendons et sommes encerclés en quelques secondes par les conducteurs de tuk-tuk. Ils nous crient dans les oreilles, nous bousculent pour nous proposer leurs services... C’est complètement fou mais c’est le quotidien des voyageurs en bus, c’est-à-dire le notre ! Nous négocions le prix du tuk-tuk et partons nous installer dans un hôtel excentré avec piscine pour deux nuits... Deux nuits pour se remettre du trajet (il faut au moins ça !) et une piscine pour occuper notre loulou.
Nous regagnons le centre ville de Siem Reap, c'est une petite ville traversée par la rivière et entourée de champs. Celle-ci se situe aux portes de la cité d’Angkor. C’est évidemment une ville très touristique qui compte énormément d’hôtels, de restaurants, d’échoppes de souvenirs, de salons de massage et de "fish pédicure". Depuis longtemps Clément me tanne pour tester ce genre d'endroit. Le principe est simple, les poissons docteurs (appelés ainsi pour leurs vertus thérapeutiques) se faufilent entre vos orteils et vous exfolient, vous massent, vous polissent les petons... Plus simplement ils dévorent, bouffent, grignotent les peaux mortes de nos panards. Au début c’est un peu surprenant puis ça devient vite plaisant. Après la séance on ressent vraiment un bien-être... "oh maman, on se sent mieux dans ses pieds !"
Nous nous baladons dans les rues, visitons les marchés et faisons connaissance avec la population cambodgienne, ils sont souriants et accueillants. Pourtant, l’horreur des années du régime des khmers rouge a laissé des traces, des traces visibles. Les victimes des mines antipersonnel déambulent dans les rues, ils sont des dizaines. Certains cherchent à nous vendre des cartes postales ou des livres contant l’histoire de leur pays, une manière pour eux de ne pas mendier. Les enfants font l'aumône pieds nus, peu d’entre eux suivent une scolarité et beaucoup travaillent malgré leur jeune âge. En dépit de leur manque d’instruction ils se débrouillent admirablement en anglais et en français pour te soutirer quelques dollars ou riels (monnaie cambodgienne).C’est émotionnellement fort et souvent difficile de découvrir cette population qui a tant souffert et qui souffre encore.
Aujourd‘hui, une longue journée nous attend, rendez-vous est pris avec notre chauffeur de tuk-tuk pour visiter l’âme du royaume Khmer... Les temples d’Angkor.
Je ne compte pas vous faire un cours sur l’histoire ou les différents styles architecturaux des monuments angkoriens, non. Sachez seulement que la construction des temples et l’ascension de l’empire khmer au rang de puissance du sud-est asiatique s’étend du 9éme au 15éme siècle et que l’architecture khmer ne cesse d’évoluer au cours des années : les tours élevées font peu à peu place aux galeries, aux couloirs et aux cours...
Dans la cité d’Angkor Thom nous découvrons la terrasse des éléphants, le Baphuon et le Bayon...
La structure du Bayon forme un ensemble de couloirs voutés, d’escaliers escarpés où il est facile de se perdre. Il compte 54 tours ornées de 216 visages monumentaux au sourire enigmatique.
Nous continuons notre visite par le temple Ta Prohm, c’est notre préféré. Il a été abandonné à la jungle. Cette végétation envahissante enserre les pierres et donne un aspect très séduisant aux ruines. Ces fromagers empêchent les murs et les tours de s’écrouler. Un dédale de pierres et un entrelacement de racines impressionnantes.
Nous clôturons avec Angkor Vat, ce temple-cité. Le plus majestueux et le plus vaste des édifices religieux. Symbole et fierté de la nation cambodgienne, il rappelle au monde l’histoire et les années glorieuses du peuple khmer. Ce temple apparait sur le drapeau cambodgien, les bouteilles de la bière nationale, les enseignes des hôtels et des pensions, les paquets de cigarettes... Bref, il est partout !
Il faut dire qu’il est assez spectaculaire et malgré une chaleur insupportable des touristes de tout âge n’hésitent pas gravir les escaliers raides de ce temple au combien illustre ! Pour ma part, je suis incapable de poursuivre la visite, je traîne la patte et deviens un vrai boulet... Alors j'attends sagement...
La journée se termine, nous sommes heureux d’avoir visité le trésor Cambodgien mais je pense avoir un peu la poisse en ce moment... C'est ici que notre appareil photo nous lâche (celui de Clément nous dépanne bien), cela fait des semaines qu’il bricole et que je me bats pour n’obtenir que quelques photos... Une pièce électronique défectueuse sans doute... Seule la fonction vidéo est en état alors je vous en fait profiter...
Nous passons trois jours cloitrés dans notre hôtel à Paksé afin de récuperer doucement de l’accident de scooter. Clément est en pleine forme et n’a aucune séquelle mais pour moi c’est plus dur. Mon genou douloureux rend les déplacements difficiles... Je sens que les prochains jours vont être un peu pénibles. Qu’à cela ne tienne, nous reprenons la route pour notre dernière étape au Laos... Quelques heures de bus... Quelques minutes de bateau et nous arrivons sur les 4000 îles.
Nous sommes cette fois dans le delta du Mékong. Ce Mékong immense où semble flotter des milliers d’îlots. Nous choisissons Don Khone une petite île tranquille où le temps paraît suspendu.
Nous logeons dans un bungalow sur pilotis avec vue imprenable sur le Mékong. Clément en profite pour pêcher "j'ai eu que des touches maman !"... Ah Ouais... Chouette !
Notre voisin de chambre...
Dès le lendemain nous partons à bicyclette (il m'est impossible de plier la jambe alors c’est eux qui pédalent…c’est moi qui galère) pour atteindre le sud de l’île.
Le dispensaire transport en commun pour touristes
Là, Damien négocie le prix d’une petite virée pour voir les dauphins Irrawaddy. Cette espèce de dauphin est au seuil de l’extinction, il en resterait moins de 80 dans le fleuve Mékong en Asie. Le pêcheur ne nous garantie pas que nous les verrons...
Notre balade à travers les petites îles et îlots, les arbres immergés et penchés dans le sens des vents dominants est splendide.
Maintenant face au Cambodge nous scrutons le fleuve à la recherche des cétacés... Nous les attendons là et ils apparaissent ici... Malgré tout, de loin nous en apercevons plusieurs et c’est toujours le même plaisir !
L’expérience du vélo s’est avérée un peu galère, il faut trouver un nouveau moyen de transport pour visiter les environs... Nous louons le tricycle personnel du loueur de vélo, Damien commence à piloter ce genre d’engin avec beaucoup de dextérité !
Nous longeons le fleuve sur les chemins bordés de palmiers et de bananiers puis rejoignons l’île toute proche de Don Det par un pont.
Les rails ont disparu mais durant la période coloniale, cette ancienne voie ferrée servait à acheminer les marchandises depuis le Cambodge. La carcasse de la locomotive est encore visible... Dans un sale état mais visible.
Nous parcourons l’île sous une lumière orange et profitons des paysages...
Le Mékong, les cascades, les rizières asséchées dont la moisson à laissé une couleur paille...
Les troupeaux de buffles qui se rafraîchissent et je les comprends. La chaleur est harassante. Dès le début d’après midi nous nous interdisons tout mouvement inutile, nous adoptons la position Laotienne pour méditer... heu non... Pour lambiner, traînasser, glandouiller... Ne rien faire ! Ici c’est chose normale et il faut s’adapter aux coutumes ! Le constat que nous faisons est simple : le Laotien est un individu ultra-supra-méga-extra-calme. Il est dépourvu d’agressivité, il dort la nuit et passe la plus grande partie de sa journée dans la position horizontale, le hamac est son endroit de prédilection. Il sait être très sympathique mais n’est pas d’une ambition démesurée... entre boire une bière et gagner quelques kips en échange d’un service, le choix est vite fait ! Il adore la télé et peut scruter l’écran durant des heures. Il est doté d’une réactivité quasi inexistante, tout du moins lorsqu’il s’agit d’une personne étrangère et nous l’avons testé lors de notre accident de scooter. Les français de l’époque coloniale disaient "les Vietnamiens font pousser le riz, les Cambodgiens le regardent pousser et les Laotiens l’écoutent"... C’est vous dire !
Mais nous aimons le Laos… Le Laos et sa douceur de vivre… Nous avons adoré le côté décontracté de ce pays et des Laotiens. Nous avons aimé les moments passés hors des sentiers battus même si les villes restent à échelle humaine et qu’il fait bon y vivre.
poste frontière Laos/Cambodge
Nous quittons ce pays pour gagner le Cambodge...
En débarquant dans la ville de Vientiane, la capitale, nous sommes tout de suite étonnés par l’atmosphère paisible. Cette tranquillité tranche radicalement avec la frénésie des capitales que nous avons visité jusqu’à présent.
Ici, pas de grands bouleversements. Peu de pollution, pas de délinquance, pas de hauts buildings, pas de galeries commerçantes, pas de métro et pas de bidonvilles même si la pauvreté est présente... Le temps semble s’être arrêté comme dans l’ensemble du pays.
La présence française au 19 et 20éme siècle au Laos est visible un peu partout... Les constructions coloniales, le nom des rues et des établissements administratifs inscrit en français.
Ou encore l’arc de triomphe construit en 1960. Celui-ci fut édifié en hommage aux héros dont le sacrifice a contribué à l’indépendance national.
A l’extrémité nord de la ville, le Vat that luang ou temple du grand stupa. C’est certainement l’un des monuments les plus importants du Laos en tout cas il est visible de loin grâce à sa couleur dorée!
C’est bientôt le nouvel an bouddhiste, beaucoup de monde se déplace vers le sud du pays et si nous ne voulons pas rester bloqués à Vientiane plus d’une semaine il faut partir rapidement. Nous avons de la chance car nous prenons possession des derniers billets de bus pour Paksé.
11 heures de trajet en "sleeping bus"... un bus couchettes, ça fait rêver... La route est endommagée comme tout le réseau routier du Laos d’ailleurs et le "sleeping bus" se transforme très vite en "jumping bus". Durant tout le trajet, nous faisons carrément des petits bonds dans nos "lits" ! Au bout de quelques heures des douleurs s’installent... D’abord le dos puis les jambes qu’il est impossible d’étendre puisque le "lit" mesure au plus 1,60 m, enfin les oreilles car les pavillons claquent sur le parpaing l'oreiller trop dur.
Nous arrivons exténués à Paksé alors que la plus importante fête du pays débute : le nouvel an bouddhiste. C’est une fête joyeuse et ludique autour de rites de purification. Les moines sortent les statues de bouddha que les fidèles viennent vénérer en versant de l’eau sur leurs pieds. Cette fête dure officiellement trois jours : le dernier jour de l’année qui s’achève, le 1er jour de l’année à venir et le jour entre ces deux journées que l’on appelle la journée pourrie.
C’est du haut de notre balcon que nous assistons à quelques processions… de la musique… des chants… De l’eau…Nous décidons d’aller y jeter un œil de plus près... La ville entière ne tarde pas à s’animer... C’est une bataille d’eau géante qui débute.
Armés d’un pistolet à eau et d’un tuyau d’arrosage nous nous livrons à un combat pacifique et très joyeux.
Le lendemain, nous laissons nos sacs à dos à l’hôtel et partons deux jours pour visiter le plateau des Bolovens. Cette région d’altitude (entre 1200 et 1700 mètres) est réputée pour sa production de café, de thé ou de poivre.
Quel sentiment de liberté de choisir le scooter plutôt que le bus, de s’arrêter où l’on veut...
Nous traversons les villages et les champs de caféiers.
Mais les jeux d’eau reprennent dès le milieu de la matinée et cette fois nous ne sommes plus armés. Attention, à la campagne ça ne rigole pas. Ici pas de pistolets à eau minables, on t’arrose au seau ! Les villageois scrutent notre arrivée sur le bord de la route et chargent sans scrupule ! Nous sommes trempés, gelés et ce n’est qu’un début... Nous restons cool et poursuivons notre route.
A Tad Fan nous découvrons une chute d’eau magnifique.
Il n’y a encore personne lors de notre arrivée mais très vite les locaux viennent envahir les lieux pour pique-niquer en famille, et oui c’est la nouvelle année !
Le temps d’un orage, nous déjeunons et partageons durant quelques heures un bon moment avec Inpong. Ce laotien, qui après avoir vécu 50 ans en France, est revenu au pays pour produire du café. Il a créé une école et compte ouvrir un dispensaire (avis aux infirmiers/ières désirant faire un peu de bénévolat contre gîte et couvert)
Fleurs de caféier graines de caféier
L’orage est passé, nous enfourchons nos pétrolettes pour, de nouveau, s’en prendre plein la tronche durant près de deux heures. forcement l’altitude rend les températures plus fraîches. Ca commence à être dur, nous grelotons et avons hâte de nous mettre au sec... Au sec ? Ben ça va être un peu difficile, le sac et les vêtements de rechange sont trempés! Avant la tombée de la nuit, nous trouvons un Guest housse et passons la soirée serrés à trois sous la couette à tenter de nous réchauffer... Aujourd’hui c’était la journée pourrie, le jour entre la fin de l’année et la nouvelle année. Ce que nous ne savons pas encore c’est que la journée pourrie sera celle du lendemain pour nous...
Lundi matin, il y a de la brume et il fait frisquette. Nous mettons nos vêtements encore mouillés de la veille et ça ne met pas franchement de bonne humeur mais nous avons bon espoir... La journée sera moins difficile.
C’était sans compter sur les villageois qui nous attendent. Mais ça devient grave, ils se mettent en travers de la route pour nous empêcher de passer ! Nous devons forcer le passage, ruser, négocier pour tenter de ne pas être mouillés une fois de plus mais c’est peine perdue... On se prend des dizaines de seaux d’eau. On n’en peux plus. Et puis il y a ce dernier barrage, celui qui fait monter en moi la rage… Le seau d’eau de trop… Je vois rouge ! Je veux m’arrêter... La chaussée est déjà trempée... Je freine... Je freine trop fort... trop fort de l’avant... La chute est inévitable. Clément et moi sommes au milieu de la chaussée, il a mal au genou et je suis sonnée. Je vous passe les détails concernant l’incapacité à réagir des Laotiens mais heureusement Damien (qui nous a prodigué les premiers soins) et trois Belges qui passaient par là nous ont vraiment aidé ! La fourgonnette des flics nous emmène au dispensaire, un endroit hors du temps avec des conditions d’hygiène lamentables. Même les cochons sont mieux soignés chez nous ! Le médecin me suture le menton avec du fil tellement épais qu’il aurait pu servir à recoudre mes bottines ! Nos plaies sont désinfectées à l’alcool... Ben ouais, c’est mieux quand ça pique ! Clément est choqué de me voir le menton ouvert, il souffre du genou, le mien est gonflé, douloureux mais il est impossible de faire une simple radio. L'ambulance du dispensaire est en panne alors Damien se démène pour obtenir une autre ambulance et nous transférer sur l’hôpital de Paksé à 70 km de là. A Paksé ce n’est guère mieux, l’hygiène est déplorable, personne ne parle anglais, personne ne veut nous soigner ! Nous sommes aux "urgences" et voyons défiler plusieurs victimes des chutes de scooter, certaines grièvement blessées... On les laisse semi-comateux sans soin ni surveillance. Je suis révoltée !
8 heures après l’accident, nous prenons l’initiative de sortir de l’hôpital sans avoir été examinés par un médecin. De toute façon, ils ne feront rien de plus. Clément va mieux et moi je tiens sur mes jambes. Nous cherchons l’ambulancier que nous n’avons toujours pas payé (sur les conseils de notre assurance complémentaire… Merci pour les conseils pourris ! ) Et surprise, nous le retrouvons accompagné de trois policiers... Cerise sur le gâteau, les flics comptent nous emmener au poste pour régler cette "histoire d’argent" mais nous réussissons à négocier. La police et l’ambulance nous raccompagnent à l’hôtel et nous payons ce que nous devons.
Enfin, le premier jour de l’année du dragon prend fin, c’est pas la grande forme mais ça aurait pu être pire !
Ce matin nous partons comme prévu de Luang Prahang. Seulement 230 km nous séparent de notre prochaine étape mais il faut compter 6 heures pour les parcourir. Le van est ponctuel mais nous ne sommes que sept passagers... Le chauffeur, qui espère bien remplir sa bétaillère, passe de multiples coups de téléphone... Nous tournons pour le gaz dans Luang Prahang, passons trois fois dans les mêmes rues pour partir après 45 mn de palabres inutiles ! Nous sortons finalement de la ville et empruntons la nationale 13... La nationale qui a mauvaise réputation… Une route escarpée, sinueuse à la chaussée défoncée mais entourée de paysages à couper le souffle. Ça fait seulement quelques minutes que l’on roule mais je me rends vite compte que les prochaines heures vont être très difficiles… ça monte, ça tourne, ça descend, ça retourne… Les visages commencent à blêmir et les estomacs à lâcher. Clément est le premier à céder puis c’est au tour de Damien. Moi j’résiste, armée de mes sacs à vomi... Je compatis ! Le chauffeur, qui s’amusait à faire la course avec ses coéquipiers se calme. Il a peur qu’on lui pourrisse son van et il n’a pas tord ! Il nous accorde même une petite pose. Petite pose qui lui permet d’acheter, aux villageoises, des rongeurs qu’il pourra cuisiner ce soir.
t'aurais pas séché sur un tonneau toi ?
Je ne sais pas ce que c’est… Un mélange de rat et de cochon d’inde ? Il y a vraiment des animaux étranges dans cette contrée !
Nous arrivons enfin à Vang Vieng, c’est un petit bourg situé entre les montagnes karstiques et la rivière…
Vang Vieng a deux facettes, deux visages... Le meilleur et le pire... Le paradis et l’enfer...
Le pire ressemble à des scènes d’excès et de débauches : bouée, cocktails, techno et gueule de bois. Les jeunes australiens, américains et européens viennent consommer de l’alcool et d’autres substances illicites dans des bars ouverts situés le long de la rivière. Bars qui balancent de la musique techno à fond la caisse dès 10 heures du matin. C’est en début d’après midi que la fête commence.
Le but ? Descendre la rivière sur de grosses chambres à air de camions et s’arrêter dans les bars.
Boire, danser, descendre la rivière sur la bouée, reboire, plonger dans la rivière d’une tyrolienne ou d’un toboggan, reprendre la bouée, re-reboire, boire encore... Boire jusqu’à plus soif et arriver mi-comateux, trempés, débraillés, les yeux explosés au centre ville. Nous les voyons déambuler comme des zombis à moitié nus dans les rues. Le spectacle est pitoyable et effrayant puisque cette pratique engendre plusieurs morts par an !
Nous ne voulons pas exercer cette activité appelée le "tubing" mais aujourd'hui c’est l’anniversaire de Clément et lorsque nous lui demandons ce qui lui ferait plaisir il nous répond : "manger du gâteau au chocolat et descendre la rivière sur une chambre à air"... Ok, le gâteau n’est pas compliqué à trouver...
Et pour le tubing... Nous voilà partis, la bouée sous le bras.
Au début c’est rigolo, il y a un peu de courant... on se laisse porter... On s’arrose...
Puis le courant se fait rare, il arrive même que nos fesses frottent le fond de l’eau… "Aie, Ouille, maman papa, venez me chercher suis coincé sur un rocher !"... Et ça devient franchement galère... Je ne sais si c’est le fait d’avoir le postérieur qui baigne dans l’eau froid depuis une heure mais Clément a les intestins qui l’abandonnent. Il est transi de froid, pâle comme un linge. Impossible de rejoindre les berges abruptes, nous sommes bloqués au milieu de cette rivière. Cette PUT... de rivière ! Alors on bat des bras... Pendant prés de deux heures on bat des bras pour arriver au plus vite au centre ville et surtout mettre Clément au chaud et au sec. HAPPY BIRTHDAY mon loulou !
Mais il y a aussi le meilleur... Le meilleur ressemble à un endroit tranquille et traditionnel, un endroit en dehors du temps et de la modernité.
Pour en profiter il suffit de sortir des sentiers battus et de s’éloigner un peu. Nous en profitons durant quelques jours… Nous parcourons les chemins et les routes alentours à pied, à bicyclette et en scooter…
Les paysages sont splendides, on nomme cet région "la baie d’Along du Laos", il n’y a pas la mer mais les formations de calcaire font penser à cette baie que nous espérons voir prochainement.
Nous traversons des petits villages, des rizières,franchissons des ponts de bambou, visitons des grottes et nous rafraîchissons dans de petits lagons...
Et oui, Vang Vieng c’est aussi ça
Nous sommes toujours en Thaïlande et dormons à Chiang Klong, ville frontalière avec le Laos. Ces deux pays sont séparés par le Mékong.
Après un petit tampon mis vite fait côté thaï, nous traversons le fleuve pour arriver côté Laos... Là ce n’est plus la même musique. C’est, pour le moment, le poste frontière le plus désorganisé que nous ayons rencontré. Il faut se mettre dans une première file d’attente pour remettre les passeports... Passer à la file d'à côte pour payer le visa mais comme personne n’y comprend rien tout le monde essaie de se mettre sur les deux files en même temps… On patiente… C’est long… Faut dire qu’ici on arrive dans un autre monde... Pas d’informatique, pas de photocopieuses... Tout est fait à l'ancienne... Tout est fait à la main. L’occasion pour Clément de découvrir et pour nous de redécouvrir le papier carbone ! On nous appelle pour régler les visas et nous atteignons maintenant la troisième file d’attente... Au bout d'un long moment le douanier appose enfin son tampon sur nos passeports... Une heure trente plus tard nous posons les pieds sur le sol Laotien !
Nous embarquons pour deux grosses journées de "slow boat" jusqu’à Luang Prahang. Nous pourrions opter pour un trajet plus rapide en "speed boat" (petite pirogue muni d’un moteur super puissant) Mais les accidents sont très fréquents et les prix exorbitants (5 heures de trajet contre 15 en slow... ça donne à réfléchir !)
Et un slow boat c’est quoi ? C’est une pirogue géante avec un moteur très bruyant. Elle transporte principalement des touristes installés sur des sièges qui torturent les fesses.
Nous nous installons, le bateau est plein, il fait une chaleur torride… c’est un peu les "boat people" à l’occidentale..
On se sert, on cale difficilement nos jambes (enfin surtout les miennes) et on admire le paysage... Le descente du Mékong est agréable... On file sur l’eau au milieu des rochers de schiste ou de calcaire. La saison des pluies ne débute que dans quelques semaines et le niveau du fleuve est au plus bas. Il arrive parfois que le bateau racle le fond de l’eau !
On peut voir les différents niveaux de l'eau sur les rochers
Le Mékong est bordé de sable et on découvre quelques petits villages dont les maisons sur pilotis sont construites en feuillage et bambou…
On surprend des pêcheurs et des orpailleurs...
On observe les troupeaux de vaches, de zébus ou de buffles... On aperçoit les enfants qui s’amusent, les femmes qui font la lessive... Toute la vie est concentrée au bord de ce fleuve.
Nous arrivons exténués à Pakben après 6 heures passées mi en extase devant la beauté des paysages mi torturés par l’inconfort et passons la nuit dans cette ville étape. Dès le lendemain matin nous repartons pour 9 heures de torture navigation installés sur nos sièges de voiture.
Cette deuxième journée nous semble interminable et nous sommes heureux d’arriver à Luang Prahang...
Luang Prahang, on s’y sent bien tout de suite...C’est une petite ville chargée d’histoire, riche en monuments religieux et tranquille.
Il y a une chose que nous voulons absolument voir: le rituel des bonzes... Alors ce matin nous nous levons à 5 heures pour assister au cortège... Ah ouais ça pique ! Suis désolée de vous dire qu’on ne sait plus c’que sait que de mettre le réveil !
Il fait encore nuit lorsque nous sortons de l'hôtel mais les habitants sont déjà prêts.
Chaque matin, agenouillés sur les trottoirs, ils attendent l’arrivée des bonzes.. Tous les moines bouddhistes sortent des monastères et traversent la ville à pieds nus portant une "écuelle" pour mendier leur nourriture comme le faisait autrefois Bouddha. C’est un spectacle curieux et émouvant !
Et des monastère ce n'est pas ce qu'il manque ici, rien que douze dans le centre historique.. C’est vous dire le nombre de bonzes que l’on peut croiser, ça tombe bien, j’adore les photographier !
Ils posent volontiers et me proposent même d’être photographiée parmi eux.. Moi une femme ! Les règles à respecter lorsqu’une femme est en présence d’un bonze sont : avoir les jambes et les épaules couvertes (ça c'est fait), être toujours placée plus basse que lui (ça c'est dur) ne pas le toucher (faut voir)
Nous profitons de cette ville et de ses environs. Le vélo s’avère être un moyen de transport pratique et peu couteux.
Il nous permet de visiter les temples et de nous rendre, le soir venu, au marché de nuit. Il y a là bas une cantine... Ouais faut vraiment appeler ça une cantine… Une cantine aux prix défiants toutes concurrences (quand tu y as mangé tu comprends pourquoi c’est pas cher !)
A une trentaine de kilomètres de Luang Prahang, se trouvent la cascade de kouang Si.
Petite surprise.. A l’entrée du parc nous découvrons un refuge pour les ours noirs d’Asie.
Un peu plus loin, une cascade immense. Les bassins en contrebas sont d’un bleu turquoise
Couleurs qui incitent à la baignade pourtant l’eau est froide. Il y a tout de même deux courageux qui goutent à cette fraîcheur !
Nous passons quatre jours paisibles à Luang Prahang, bientôt nous partons vers le sud. Une route tortueuse et montagneuse nous attend... Vivement pas demain !
Chiang Raï est une petite ville tranquille à l’extrême nord de la Thaïlande. C’est également la porte d’accès vers les pays limitrophes, notamment le Myanmar et le Laos. Nous y restons quelques jours avant de passer la frontière Laotienne. Une multitude d’agences propose des excursion pour visiter les environs, il y a pas mal de choses à voir. Nous préférons louer une voiture et partir à l’aventure… Damien doit se ré-apprivoiser la conduite à gauche mais cette fois avec un véhicule automatique.
Nous découvrons la région pendant deux jours, d’abord le Triangle d’Or. Point de convergence de deux rivières et de trois nations. C’est à cet endroit que se rejoignent les frontières thaïlandaises, Birmanes et Laotiennes. Environ la moitié de l'opium illicite consommé dans le monde vient, soi disant, de cette région. Celle-ci doit son nom à la forme de triangle que forme la zone des trois frontières et à l'or que rapporte ou rapportait l'opium.
Nous montons jusqu’au point de vu en passant par le temple. Le site n’est pas spectaculaire, il s’agit surtout là d'un endroit symbolique.
Nous poursuivons notre route, visitons la ville de Mae Saï puis partons à la rencontre des différentes ethnies. Ces ethnies forment plusieurs groupes avec des identités culturelles très différentes (langues, costumes, croyances religieuses, traditions, etc.)
Ces populations ont pour origine la Chine, le sud du Tibet et le Myanmar. Elles sont arrivées dans la région depuis le début du XIXème siècle fuyant les guerres, la famine et les discriminations... Elles demeurent dans des villages éloignés et vivent principalement de l'agriculture et de l'artisanat.
Les Akhas... Leurs costumes sont éblouissants. Les femmes portent de longues tuniques, des jupes et guêtres noires décorées de broderies et de perles. Sur leurs têtes une coiffe magnifique ornée d'éléments en argent, de rubans et de perles.
Les Karens... Ces femmes, appelées aussi femmes au long cou, commencent dès l'âge de cinq ans à porter ce système d'anneaux d'un poids initial d’un kilo. Années après années le nombre d’anneaux et le poids augmentent, des anneaux sont également ajoutés aux bras et aux jambes. Contrairement à ce que je pensais, retirer les anneaux n’engendre aucun danger. Cet attirail peut peser jusqu’à 12 kg... C’est plus lourd qu’un sac de patate ! Je m’imagine mal avec le poids d’un sac de patate autour du cou toute ma vie… Quelle chance d’être née en France !
Nous faisons escale pour la nuit dans la petite ville de Mae Salong. Nous sommes dans la montagne, la nuit est fraîche et nous supportons la couette.. .C'est bon une nuit à la fraîche sous la couette ! Au petit matin le marché s’installe, un petit marché qui nous permet de rencontrer, une fois de plus, des femmes de la tribu des Akhas.
Leur sourire Ultra-Brite n’est pas lié à une consommation excessive de Gitane, de café ou de vin… Non, il est dû au mâchonnement d’un mélange de tabac et de résine produite par un insecte. Mastiquer cette mixture produit un effet excitant. Et pour ce qui est des dents noires (quand y'en a encore!) c’est un signe de beauté chez les Akhas... Chacun ses critères de beauté !
De retour à Chiang Raï nous faisons une petite pose à la plage, une plage au bord de la rivière où viennent se rafraîchir les locaux.
Nous troquons notre voiture contre un scooter pour aller au marché de jour. C’est un régal d’être parmi les locaux et de voir les marchands œuvrer... La marchande de poissons... Ah c’est pas la petite sirène mais elle le vend bien son poisson !
La vendeuse de volailles... La manucure du marché... Celle qui me fait une frayeur à chaque fois qu’elle laisse tomber sa machette. (cf vidéo)
Le soir venu, nous allons au marché de nuit. C'est un lieu où il est possible d'acheter des tas de souvenirs ou de dîner tout en regardant les spectacles gratuits.
Comme c'est vraiment pas cher nous y dînons presque chaque soir. Au menu, vers, sauterelles et gros cafards...
Nous goutons tous les trois aux sauterelles... C’est-ce qu’il y a de moins odieux... Les deux choses difficiles dans la dégustation d’insectes... Les mettre en bouche et le gout infâme qu’ils te laissent.
A Chiang Raï, il existe des dizaines de temples et l’un d’entre eux sort du lot.
Le temple blanc ou le wat Rong Klun a été créé il y a une quinzaine d’années par un artiste Thaïlandais dont je tairais le nom (si vraiment vous y tenez contactez moi)
Une œuvre contemporaine que l’on peut trouver laide, kitch ou bling-bling mais indiscutablement surprenante !
Le train de nuit est complet ce qui nous oblige à faire le trajet en bus, un bus VIP... VIP, on y a cru mais pas longtemps ! Le steward fait la tronche, il a l’air heureux d’être là... Nous aussi on pourrait faire la gueule parce que le voyage est loin d’être drôle ! Je n’ sais pas si c’est le macadam ou le bus qui est amoché mais on est secoué pendant douze heures ! Douze heures avec un arrêt bouffe/pipi de 20 mn chrono... Douze heures qui exigent des moyens de prévention pour les mamies, formation professionnelle oblige !
Chaussettes de contentions pour l’une (la mise en place de celles-ci n'est pas chose facile!) et calage de la tête pour l’autre.
Malgré une nuit mouvementée, les mamies ont la patate... Elles ont surtout envie d'aller au marché de Chatuchak. Il faudrait plusieurs jours pour parcourir les centaines d’allées qui parcourent ce marché ouvert uniquement le weekend. C’est le plus important de Thaïlande, on y trouve de tout à tous les prix… C’est the big bazar, la foire, le souk ..Un mixe entre la braderie de Lille (sauf qu’y’a pas les moules!) et le centre commercial.
Nous avons bien fait d’y aller de bonne heure, la chaleur devient vite insupportable. Après un déjeuner sur place nous rentrons à l’hôtel nous mettre au frais.
Le deuxième jour à Bangkok est, une fois de plus, réservé au shopping. C’est vrai que c’est tentant et il est tellement facile de se déplacer. Cette ville possède une flopée de moyens de transport : taxi, moto-taxi, tuk-tuk, bus, bateau, métro, sky train (métro aérien). Ce qu’il faut c’est choisir le bon, celui qui te permet de ne pas rester bloqué dans la circulation incessante de Bangkok. Le sky train et le bateau sont nos moyens de locomotion favoris
Bangkok vu du bateau...
Nous passons la journée entre MBK et le centre SIAM, des centres commerciaux, des temples du shopping, des paradis (ou enfer) de la surconsommation. Nos mamans font le plein de souvenirs et à la fin de cette journée ne savent plus quel sachet est à qui !
Leur dernier jour de vacances est consacré à Chinatown, le quartier chinois surpeuplé et hyperactif de Bangkok.
Des petites rues piétonnières sillonnent ce quartier. Celles-ci débordent de commerces en tout genre regroupés par secteurs d’activités. Là, une rue entière dédiée aux accessoires pour les cheveux... Des milliers d’accessoires. Ici, les magasins de lampions. Par là celui des bouchons de baignoire ou des sacs plastiques en vrac...
Plus loin les échoppes et la vente des produits alimentaires, là c’est un festival de couleurs et d’odeurs.
Oh mais qu'est ce que c'est ? Mais ça fouette !
Des odeurs piquantes, étonnantes et parfois écœurantes ! On y trouve des aliments surprenants comme des estomacs de bœuf (j’en profite pour faire un cours d’anatomie à clément) ou des concombres des mers, gros vers flasque très appétissant, si, si faut l’dire !
Ce matin nous raccompagnons nos mamans à l’aéroport, évidemment les au-revoir sont difficiles mais sont sommes vraiment heureux d’avoir partagé un petit bout de notre tour du monde en famille.
Nous quittons Bangkok également et prenons le train pour rejoindre Sukhothai.
Il reste de la place en seconde classe sans clim. Il fait une chaleur du diable et nous suintons des heures durant sur nos sièges en skaï... Nous mettons 9 heures pour parcourir environ 400 km (le train a tout de même trois heures de retard… La patience… Je t’assures, tu travailles la patience durant un tour du monde), ça peut vous donner une idée de notre moyenne !
Nous arrivons en pleine nuit à Phitsanulok. Une ville glauque et déserte. Nous croisons quelques prostitués et quelques chiens... Clément pense qu’il va passer la nuit dehors et s’en réjouit d’avance ! A son grand regret, nous trouvons un hôtel et pas trop mal de surcroît !
De bon matin, nous filons en bus vers Sukhothai.
La vieille ville de Sukhothai abrite 45 km2 de vestiges historiques... En résumé, Sukhothai est devenue la puissance dominante dans la région après le déclin de l’empire Khmer d’Angkor au début du 13éme siècle. Aujourd’hui cette vieille cité est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les palais en bois ont disparu mais le parc historique possède encore de nombreuses ruines.
Nos montures du jour ? Des vélos. Splendides vélos loués pour une bouchée de pain à l’entrée du parc. C’est un réel plaisir de parcourir ce lieu de cette manière.
Durant plusieurs heures nous découvrons des étangs, des temples, des bouddhas, Des bouddhas assis, des bouddhas debout...
Le plus impressionnant et le Wat Si Chum, ce temple renferme un bouddha assis de 15 mètres de haut.
Nous logeons dans le nouveau Sukhothai et y restons trois jours.
Nous reprenons doucement notre rythme à trois, mais aussi le rythme scolaire interrompu durant la visite des mamies. Maintenant nous faisons route vers le nord de la Thaïlande… Chiang Rai, la province la plus septentrionale de Thaïlande.
Ko Lanta ce n’est pas seulement un jeu télévisé c’est aussi une île de l’archipel Thaïlandais. Elle se situe dans la mer d’Andaman. Ko Tao, l'île, où nous sommes actuellement, se trouve dans le golf de Thaïlande. Il me semble évident que quelques heures de transport s’imposent !
Départ à 8h30... Un pick-up nous emmène à l’embarcadère... Une heure de bateau jusqu’à Ko Pha-Ngan... une heure d’attente... Une heure de bateau jusqu’à Surat Thani... Une heure de bus... Un quart d’heure de pick-up... Une heure d’attente dans une sorte de café/salle d’attente/salle télé... Trois heures de bus et pas du première classe !... Un pick-up pour rejoindre l’hôtel. Il est 19 heures et nous sommes enfin arrivés à Krabi. Nous y passons la nuit... Une petite trêve avant demain, la route n’est pas terminée ! Nous dînons sur le marché de nuit, des dizaines de gargotes proposent des plats aux prix défiants toute concurrence!
Les mamies ont passé une sale nuit, c'est vrai qu'elles peuvent être parfois bruyantes en Asie (les nuits, pas les mamies !) Départ 9 heures, deux heures de van et deux passages de bac plus tard nous parvenons enfin à Ko Lanta ! C’est qu’elles en supportent des choses nos mamans. Nous ne serions peut être pas venus jusqu’ici en sachant à quel point ce trajet pouvait être pénible... Maintenant qu’on y est on compte bien en profiter !
Premièrement, il faut se loger.
Ici ce n’est pas très compliqué, la côte ouest regorge d’hôtels, de bungalows. Le notre est plutôt sympa (le Lanta Marina). Nous dormons dans un bungalow fait de bois et de paille. Du basique avec eau froide de rigueur ! Nouvelle épreuve pour les mamies qu'on entend crier : "Ouah ! Oh ! Oulala c’est froid ! Oh punaise!"
Deuxièmement, il faut se déplacer.
Trois solutions : Faire appel à un taxi ou un tuk-tuk pour chaque déplacement : trop cher, pas assez de liberté
Louer un scooter... Enfin deux scooters, on est cinq quand même : trop cher, trop dangereux... J’imagine Nanou à califourchon sur le scooter, me criant dans les oreilles "Oh Marie, fait attention !!!" ses ongles enfoncés dans mes flancs, les jambes tellement crispées qu’il lui est impossible de les déplier à l’arrivée... On élimine le scooter !
Le tricycle ou scooter avec side-car spécial famille nombreuse est une bonne option : Economique, esthétique... Euh là suis moins sûre, liberté totale… Il n’est pas de première jeunesse et possède ma foi quelques défauts.
Deux problèmes : les descentes et les montées. Ce petit bolide n’a pas de freins, j’ai pu le tester moi même lors d’une descente, et oui Damien trouve ça bien de me faire essayer cet engin dans une descente (nous n’étions qu’à deux) ! Résultat une bonne frayeur et une sortie de route ! Lors des montées ce n’est qu’un scooter et cinq personnes plus le poids de la cage à poule c’est trop pour lui alors tout le monde descend quand ça monte !
Troisièmement, il faut s’occuper... Y’a de quoi faire.
Ballade à dos d’éléphants.
Après quelques craintes, nos mamans se sentent à l’aise sur leur pachyderme…Hum et celui de mamie est en forme !
Randonnée dans la mangrove.
Une mangrove c’est une forêt tropicale particulière. Un écosystème de marais maritime composé principalement de palétuviers. Un arbre capable de vivre les pieds dans l’eau salée... Un arbre aux racines originales... Un arbre sur pilotis !
Nous longeons cette mangrove en bateau à moteur et découvrons une faune très diversifiée, des crabes, des poissons périophtalmes (poissons amphibie emblématique des mangroves) des oiseaux et des singes. Ces derniers se régalent des fruits que nous leurs donnons !
La pluie s’invite et le décor devient presque irréel !
J’adore voir les visages émerveillées de nos mamans, j’adore les sentir heureuse de découvrir cette partie du monde en notre compagnie.
Baignade dans les eaux chaudes.
Mamie en profite un max et je pense que papy va être envieux. Nanou prend plaisir à regarder son petit monde en profiter !
Nous quittons Ko Lanta après y avoir séjourné trois jours
et rejoignons Ko Phi-phi, prononcez ko pipi et non ko fifi. Le 26 décembre 2004 un tsunami d’une extrême violence a dévasté cette petite île. Aujourd’hui Ko Phi-Phi s’est relevée et est redevenue un endroit très visité… trop visité ! Les touristes débarquent ici par centaines, heureusement nous avons réservé notre hôtel ! Le Viking Resort est bien placé, les bungalows sont dispersés le long de la plage, il y en a pour tous les gouts ou plutôt tous les porte-monnaie. Du bungalow très spacieux tout équipé au cagibi pourri… devinez ce qu’on a choisi ?
Les mamies ne se plaignent pas, pourtant elles pourraient ! C’est un véritable chemin de croix qu'elles doivent parcourir pour rejoindre nos logements rudimentaires. En récompense ? Une douche froide extérieure, de mieux en mieux !
Ce matin nous embarquons sur un "long-tail boat" pour découvrir le parc national maritime. Ao Maya devenue célèbre en 1999. Ao Maya c’est la plage de "la plage", film avec Léonardo Di Caprio et Guillaume Canet. Une plage idyllique...
Nous y arrivons tôt, échappons à la taxe d’entrée (merci Jean-Marc) qui est exorbitante (10 euros/pers) et bénéficions de 15 mn... 15 mn de répit avant d’être envahis de touristes, ils arrivent de Phuket ou de Krabi, sont déposés par les yachts au bord de la plage, prennent quelques clichés puis repartent. Le va-et-vient est incessant, je suis déçue, dégoutée, blasée.
Un peu plus loin la grotte des Vikings, important lieu de récolte de nids de salanganes (famille des hirondelles). Les falaises calcaires se jettent dans les eaux transparentes, eaux possédants de jolis récifs coralliens. Nous y plongeons à plusieurs reprises évidemment.
Ko Phi-Phi est paradisiaque mais surpeuplée et les deux jours que nous y passons me semble suffisant.
Et puis il faut commencer à prendre la route du retour vers Bangkok…